Entre les connexions interrompues de nos téléphones contemporains, tu es partie dresser la bouche avec une galette de maïs. Les lèvres gonflées et le vin en calice sur ma table de bois foncé. Tes pieds sur le rebord de la fenêtre, avec le vent qui perturbe le printemps et ce pendentif que tu portes au milieu de ta poitrine. J’ai grimpé dans un arbre pour regarder à ta fenêtre, te dire bonjour en écartant les doigts pour les refermer sur mon désir érotique.Tu n’étais pas là, un dessin d’enfant : un dinosaure et un soleil naïf avec ses rayons qui tombent dans la bouche de l’animal, ta culotte pliée sur le lit et le parfum pastel du linge lavé. Le téléphone a sonné mais ce n’était pas toi.
Je suis tombé de l’arbre, un poteau entre les jambes ne sert à rien si on ne peut pas s’y raccrocher. Je cours sur place, la sueur efface tout souvenir de mon dos, en absence des traces de tes doigts. Dans l’espace entre tes voyelles longues tes joies futiles, je voudrais perdre la tête pour toi, seulement par décapitation. On a parlé d’amitié, on s’est déchiré les joues par la distance de nos téléphones dans la banalité de l’obscurité.
Il y a une fenêtre au dessus de mes pieds quand je m’allonge sur mon lit et je dessine des formes étranges et je fume à travers un bâton d’encens, la brise de cinq heures du matin pour mes pensées qui ne laissent même pas tranquilles les moustiques fatigués.
Les rares nuages. La lumière froide. Au feu les palais, les antennes paraboliques, les balcons vides et les volets baissés. La vie intérieure et tous ces pixels en cascade.
Tu peux me dire maintenant ce que tu veux faire ?
Devrait-on s’asseoir au comptoir et boire une pinte comme tous les autres ? T’as envie d’un Mojito ? Je ne sais pas ce qui me fait passer mes nuits à regarder vers le ciel, on recherche le vol et on construit des ailes pour éloigner nos chaussures de la souillure de l’asphalte, rien d’autre. Tous ces verres vides, le tri sélectif de nos pensées d’aujourd’hui. Dis moi maintenant quoi faire, rêver de la mer ou descendre dans la rue faire la guerre avec les trams en attendant le matin ?
Ce discours à propos des animaux de compagnie qui nous a gardé les chaussures lacées, tu voulais retourner au silence et je t’ai dit qu’on pourrait le partager entre nous et l’habiter un peu. Alors tu as commencé à me gifler avec tes dents trop blanches et le soleil nous a surpris quand nos yeux étaient encore fermés. Pas comme ça, pas comme ça j’ai dit avant la bataille navale entre nos ventres, donne moi ta main et puis debout, laisse moi te regarder, laisse toi te faire embrasser, et puis tourne toi car ça me plait aussi quand tu ne me regardes pas et je suis forcé de perdre mes yeux sur ton monde divisé en deux par l’unique méridien que je puisse toucher. Et je glisse mes doigts dans tes ombres, je lève ta tête et pendant que tu murmures je te dis : tu voit ce qu’il reste de nous ? Les longues lignes de nos cheveux percent le ciel, nos mots échappent aux antennes, tu vois tout ce bleu, si tu te baisses un peu on sera au dessous de la ligne des gratte ciels, et le blanc et les parcs, les arbres en fleurs et l’explosion du pollen pour les conjonctivites de juillet, si ta vue est brouillée c’est que tu es ailleurs.
Martina Margini, con garbo e discrezione, ha tradotto questo:
Tra i fili interrotti dei nostri telefoni contemporanei, te ne sei andata in cucina ad apparecchiarti la bocca con le galletta di mais. Le labbra gonfie e vino in calici sul mio tavolo di legno scuro. I tuoi piedi sul davanzale della finestra, coi venti che disfano la primavera in fiori e quel ciondolo che porti in mezzo al petto. Mi sono arrampicato su un albero per guardare alla tua finestra, farti ciao aprendo le dita e poi chiuderle sull’erotico mio gioco. Non c’eri, un disegno di bimba: un dinosauro e un sole stilizzato coi raggi che finiscono in bocca all’animale, le tue mutandine piegate sul letto e il profumo pastello della biancheria lavata. Mi è squillato il telefono e non eri tu. Sono caduto dall’albero, a niente serve un palo tra le gambe se non ti ci puoi sostenere. Mi sono messo a correre sul posto, col sudore che lava via la memoria dalla mia schiena senza i segni delle tue dita. Nello spazio delle tue vocali lunghe le tue gioie da poco, vorrei perdere la testa per te soltanto per decapitazione. Ci siamo detti dell’amicizia, ci siamo strappati le guance sulle distanze dei nostri cordless della banalità del nero. C’è una finestra sopra i miei piedi quando mi sdraio sul letto e disegno forme strane e fumo con lo stick dell’incenso, la brezza delle cinque del mattino per i miei pensieri che non lasciano stare le zanzare stanche. Le nuvole rare. La luce fredda. Al fuoco i palazzi, le antenne paraboliche, i balconi vuoti e le persiane abbassate. La vita dentro e tutti questi pixel in cascata. Me lo vuoi dire adesso che fare? Dovremmo sederci a un pub e bere una media come tutti gli altri? Hai voglia di un Mojito? Io non lo so cos’è che mi fa passare le notti con lo sguardo all’insù, cerchiamo il volo e costruiamo ali per staccare le scarpe dallo sporco d’asfalto, null’altro. Tutti questi vetri vuoti, la raccolta differenziata dei nostri pensieri di oggi. Dimmelo adesso che fare, sognare il mare o scendere in strada e far la guerra coi tram aspettando il mattino? Quel discorso sugli animali da compagnia che ci ha tenuto allacciate le scarpe, che te ne volevi tornare al silenzio ed io ti ho detto potremmo dividerlo a metà ed abitarlo un poco. Così ti sei messa a prendermi a schiaffi coi tuoi denti bianchissimi e ci ha sorpreso il sole che ancora tenevamo gli occhi chiusi. Non così, non così ho detto prima della nostra battaglia navale coi ventri dammi la mano e su in piedi, fatti guardare, fatti baciare, e poi voltati che mi piace anche quando non mi guardi e sono costretto a perdere gli occhi sul tuo mondo diviso in due dall’unico meridiano che posso toccare. E infilo le dita nelle tue ombre, ti alzo la testa e mentre ansimi sussurro: lo vedi quello che resta di noi? Le linee lunghe dei nostri capelli trafiggono il cielo, sfuggono le nostre parole ai tralicci della corrente, lo vedi tutto quell’azzurro, se ti pieghi un poco saremo sotto la linea dei grattacieli, e bianco e parchi, alberi in fioritura ed esplosioni di polline per le congiuntiviti di luglio che se ti si annebbia la vista è perché sei altrove.